Et si ce que nous mettions dans nos assiettes avait un impact plus profond que ce que l’on imagine ? La maladie de Parkinson, aujourd’hui considérée comme la maladie neurologique dont la croissance est la plus rapide au monde, pourrait être en partie liée… aux pesticides.
Une nouvelle étude américaine attire notre attention sur un lien préoccupant entre l’utilisation de certains pesticides agricoles et l’augmentation du risque de Parkinson, notamment dans les zones rurales des États-Unis.
Parkinson et pesticides : ce que révèle l’étude
Entre 1992 et 2008, des chercheurs ont analysé l’utilisation de 14 pesticides dans plusieurs États ruraux (dont le Colorado, le Kansas, le Texas ou encore l’Utah), en croisant ces données avec les dossiers médicaux de plus de 21 millions de bénéficiaires de Medicare (âgés de 67 ans et plus en 2009). Résultat ? Un risque accru de développer la maladie de Parkinson dans les zones où l’utilisation de trois pesticides spécifiques était la plus élevée.
🎯 Les coupables identifiés :
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Simazine (herbicide) → risque augmenté de 36 %
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Atrazine (herbicide) → risque augmenté de 31 %
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Lindane (insecticide, aujourd’hui interdit) → risque augmenté de 25 %
Le lien est d’autant plus troublant qu’un effet dose-dépendant a été observé : plus un pesticide est utilisé dans une zone, plus le risque augmente pour ses habitants – même pour ceux qui ne travaillent pas directement dans les champs.
Un problème connu… mais sous-estimé
Depuis les années 1980, la communauté scientifique soupçonne un lien entre l’exposition aux produits chimiques et le développement de la maladie de Parkinson. Des études précédentes ont notamment mis en cause d’autres substances comme le rotenone ou le paraquat.
Mais cette nouvelle recherche vient appuyer avec force ce que de nombreuses voix alertent depuis des années : notre exposition quotidienne à certains pesticides pourrait avoir un effet silencieux mais dévastateur sur notre cerveau.
Et le plus alarmant ? Des centaines de pesticides aujourd’hui utilisés n’ont même pas encore été étudiés dans ce contexte.
Une réglementation insuffisante
Selon un rapport publié dans Environmental Health, les États-Unis continuent d’utiliser massivement des pesticides interdits ailleurs. En 2016 :
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322 millions de livres de pesticides utilisés aux USA étaient interdits dans l’Union européenne,
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40 millions étaient interdits en Chine,
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26 millions l’étaient au Brésil.
Autrement dit : des produits jugés trop dangereux ailleurs continuent d’être autorisés dans les cultures américaines.
Que peut-on faire ?
À notre échelle, il est possible de réduire notre exposition :
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Privilégier les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique,
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Laver et peler les aliments cultivés de façon conventionnelle,
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Éviter l’usage de pesticides chimiques dans son jardin,
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Soutenir les circuits courts et les agriculteurs qui adoptent des pratiques durables.
Mais le véritable changement doit venir d’en haut : les fabricants, les autorités sanitaires et les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités. Il est urgent de revoir les normes, de soutenir la recherche, et de protéger les générations futures contre les conséquences invisibles de ces substances toxiques.
En résumé
Cette étude met en lumière un lien fort entre trois pesticides largement utilisés et l’augmentation du risque de Parkinson. Une découverte inquiétante qui, espérons-le, servira de levier pour des réglementations plus strictes et un éveil des consciences, tant chez les décideurs que chez les citoyens.
💡 En prendre conscience, c’est déjà commencer à agir.