Les ambitieux mégaprojets futuristes de l’Arabie saoudite, notamment Neom, suscitent l’admiration du monde entier. Cependant, derrière cette ambition se cachent des défis financiers considérables qui pourraient compromettre leur réalisation.
Les défis financiers de l’Arabie Saoudite dans la course aux gigaprojets
Selon une publication du Wall Street Journal, l’Arabie saoudite a recours à l’emprunt pour financer une série de projets ambitieux, notamment la mégapole du désert de Neom, évaluée à 500 milliards de dollars. Dans le cadre de la Vision 2030 dirigée par Mohammed ben Salmane, le pays vise à diversifier son économie en se détachant des combustibles fossiles pour devenir un pôle mondial de la technologie et de l’innovation. Le Fonds d’Investissement Public, principal fonds souverain du pays, finance ces projets colossaux, baptisés « gigaprojets », dont les coûts sont estimés à des dizaines de milliards de dollars chacun. Cependant, les réserves de liquidités du fonds ont chuté à leur niveau le plus bas depuis décembre 2020, avec environ 15 milliards de dollars disponibles, indique le Wall Street Journal.

Les implications du projet vision 2030
Selon un rapport récent, le royaume saoudien se tourne vers l’emprunt pour la première fois depuis plusieurs années afin d’augmenter ses fonds, tout en envisageant de vendre davantage d’actions dans la compagnie pétrolière publique Aramco. Tim Callen, chercheur invité au groupe de réflexion de l’Arab Gulf States Institute à Washington, a exprimé son étonnement : « C’est ahurissant de voir la quantité de choses qui tentent d’être faites ici. » Il a averti que l’Arabie saoudite pourrait avoir besoin de lever 270 milliards de dollars supplémentaires pour le Fonds d’Investissement Public d’ici 2030. Cela impliquerait probablement de nouveaux emprunts, ainsi qu’une réduction des réserves de devises étrangères utilisées pour arrimer le riyal saoudien au dollar. Dans le cadre de la Vision 2030, le royaume a également alloué des fonds importants à divers projets, tels que le développement de l’ancienne ville de Diryah pour 62 milliards de dollars, la création d’un complexe écologique de luxe sur la mer Rouge pour 23,6 milliards de dollars, et la transformation d’une plate-forme pétrolière du golfe Persique en un complexe de tourisme d’aventure pour 5 milliards de dollars, parmi une multitude d’autres projets.
L’Arabie Saoudite face aux défis économiques
En janvier, le gouvernement saoudien a levé 12 milliards de dollars en vendant des obligations, tandis que le PIF a réalisé une vente d’obligations de 5 milliards de dollars quelques semaines plus tard. Le Journal estime qu’une autre vente d’une tranche supplémentaire de 1 % des actions d’Aramco pourrait rapporter environ 20 milliards de dollars. Le Fonds monétaire international a indiqué en octobre que les Saoudiens avaient besoin que le pétrole atteigne environ 86 dollars le baril pour financer leurs engagements de dépenses. Bien que le brut Brent, référence mondiale, ait atteint en moyenne 83 dollars le baril l’année dernière, selon l’Energy Information Administration des États-Unis, cela reste nettement inférieur aux 101 dollars de 2022. Karen Young, chercheuse principale non-résidente au Middle East Institute, a souligné au Journal que certains projets de la Vision 2030 pourraient être réduits ou bloqués dans les années à venir en raison de problèmes de financement dus à la hausse des coûts.
Malgré les ambitions démesurées de l’Arabie saoudite et son engagement envers le projet Vision 2030, la réalisation de ses mégaprojets futuristes est entravée par des défis financiers considérables. Les prochaines années seront cruciales pour voir si le royaume peut surmonter ces obstacles et transformer ses rêves futuristes en réalité.
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