Depuis plusieurs années, les scientifiques alertent sur la présence omniprésente des microplastiques dans notre environnement : eau, air, nourriture, et même notre sang. Aujourd’hui, une nouvelle étude révèle une réalité encore plus alarmante : ces particules envahissent également notre cerveau.
Une contamination en forte augmentation
Une étude récente publiée dans Nature Medicine a analysé des échantillons de cerveau prélevés post-mortem entre 2016 et 2024, révélant une augmentation de 50 % de la concentration en microplastiques en seulement huit ans. Ces résultats soulèvent de nombreuses interrogations sur les effets à long terme de cette contamination et sur les moyens de s’en prémunir.
Comment les microplastiques atteignent-ils le cerveau ?
Les microplastiques (moins de 5 mm) et les nanoplastiques (aussi petits qu’un nanomètre) proviennent de la dégradation des plastiques usuels, des textiles synthétiques, des emballages alimentaires et de certains produits cosmétiques. Ils sont inhalés ou ingérés quotidiennement sans que nous en ayons conscience.
Jusqu’à récemment, la science ignorait s’ils pouvaient traverser la barrière hémato-encéphalique, une protection naturelle du cerveau contre les substances nocives. Cette nouvelle étude confirme qu’ils y parviennent bel et bien, s’accumulant à des niveaux préoccupants. Le polyéthylène, composant des sacs plastiques et emballages alimentaires, est le type de plastique le plus fréquemment retrouvé dans les échantillons cérébraux.
Quels sont les risques pour la santé ?
Si les conséquences précises de ces dépôts plastiques restent encore à déterminer, plusieurs risques sont déjà pointés du doigt par la communauté scientifique :
-
Inflammation neurocérébrale & déclin cognitif : Les microplastiques pourraient favoriser l’inflammation et le stress oxydatif du cerveau, augmentant les risques de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. L’étude a d’ailleurs relevé des concentrations plus élevées chez les personnes atteintes de démence.
-
Altération vasculaire : Des fragments plastiques ont été retrouvés dans les parois des vaisseaux cérébraux, ce qui pourrait accroître le risque d’AVC et d’autres maladies vasculaires.
-
Perturbation des cellules nerveuses : Certaines études indiquent que les nanoplastiques interfèrent avec la communication cellulaire et le bon fonctionnement des neurotransmetteurs, ce qui pourrait entraîner des troubles cognitifs.
Comment réduire son exposition aux microplastiques ?
Il est difficile d’éliminer totalement les plastiques de notre quotidien, mais certaines habitudes peuvent limiter leur ingestion :
-
Filtrer son eau : L’eau du robinet et en bouteille contient des microplastiques. Opter pour des filtres de qualité (comme les systèmes à osmose inverse) peut réduire considérablement leur présence.
-
Choisir des ustensiles de cuisine sains : Privilégier les matériaux comme l’inox, le bois massif, le bambou ou le silicone au lieu des ustensiles en plastique.
-
Soutenir les marques écoresponsables : Acheter des produits avec des emballages durables et sans plastique.
-
Préparer ses aliments frais : Les aliments ultra-transformés contiennent souvent des additifs liés aux plastiques. Mieux vaut privilégier les aliments bruts et les préparer soi-même.
-
Privilégier les protéines naturelles : Éviter les protéines ultra-transformées et préférer les sources naturelles comme les légumineuses, le poisson frais et la volaille.
-
Vérifier son sel : Certaines marques de sel contiennent des microplastiques. Opter pour des sels certifiés sans contamination plastique.
-
Utiliser du thé en vrac : De nombreux sachets de thé contiennent des fibres plastiques qui se libèrent dans l’eau chaude. Le thé en vrac est une alternative plus saine.
Un enjeu de santé majeur
Ces découvertes confirment que la pollution plastique ne se limite pas à l’environnement : elle impacte directement notre santé. Avec des microplastiques désormais détectés dans l’un de nos organes les plus sensibles, il est urgent d’agir.
Tant que la recherche continue d’évaluer les répercussions exactes de cette contamination, réduire notre exposition reste la meilleure stratégie pour protéger notre cerveau et notre bien-être à long terme.